Partenaire du monde équestre
La connaissance du terrain, la compréhension de vos besoins Parlons-en !Je fais partie de cette génération qui a connu l’évolution fulgurante des pratiques visant à mieux connaître, soigner et considérer l’athlète-cheval. Non pas que la filière en était dépourvue. Des individus éclairés ont de tout temps préparé le terrain à une prise de conscience généralisée.
Si la performance est au cœur de la démarche, il n’en reste pas moins que la prise en compte de la nature intime de l’animal et une meilleure connaissance de ses besoins physiologiques ont contribué à améliorer son quotidien à nos côtés.
Aujourd’hui, forte d’une riche expérience, à la fois professionnelle et personnelle, je souhaite m’investir auprès des femmes et des hommes qui contribuent au bien-être et à la beauté du cheval.
Une soif de connaissances
Je voue un amour indéfectible au cheval depuis l’enfance. Guidée par une curiosité tous azimuts en ce qui le concerne, j’ai sauté en selle et suivi le mouvement avec passion, découvrant une multitude de disciplines, de métiers, de technologies.
De l’élevage à l’équitation, du loisir à la compétition, des infrastructures aux conditions de vie, j’ai arpenté le monde du cheval, n’hésitant jamais à m’engouffrer dans les ouvertures pour améliorer ma compréhension.
Une remise en question fondamentale et permanente qui ne cesse d’enrichir ma vie.
Au niveau amateur, j’ai goûté aux joies de la compétition : complet, saut d’obstacles, endurance… J’ai fait connaissance avec la peur, aussi. De l’entraînement à l’épreuve, au fil des années, j’ai beaucoup appris sur la préparation du cheval-athlète. A ce titre, l’endurance est une expérience d’une rare intensité.
Je suis fondamentalement, une cavalière d’extérieur. En selle, librement, je savoure les bains de nature. Dès leur apparition, je me suis intéressée aux méthodes des chuchoteurs et aux discours des éthologues. J’ai mis pied à terre pour m’initier au travail à pied. Augmenter la complicité est devenu prioritaire.
Depuis, je fais la soudure entre des années d’équitation classique, les nouvelles connaissances acquises et la sensibilité individuelle de l’animal.
J’ai entretenu mes chevaux au box pendant des années. Dès que j’en ai eu la possibilité, je leur ai offert une vie au pré, en groupe, à mes côtés. Les juments ont, tour à tour, élevé leur poulain. Je me suis intéressée à la gestion des sols et des herbages, aux haies fourragères, aux abris naturels et artificiels, à la diversité des soins holistiques… Sans jamais me lasser d’apprendre.
Galop de chasse à Maisons-Laffitte (78)
En 2002, je prends la direction du service hippique de la Ville de Maisons-Laffitte, une élégante banlieue parisienne adossée à une boucle de la Seine et bordée par la forêt de Saint-Germain-en-Laye. Dans ce chaudron, entrent en ébullition et fusionnent mon enfance à dos de poney au gré des allées cavalières, une connaissance du milieu du cheval et mes compétences en communication.
À l’époque, les écuries de course, centres équestres, poneys clubs et pensions représentent 80 établissements abritant plus de 1500 chevaux. 300 emplois directs, un chiffre d’affaires estimé à 45 millions d’euros… En maire combatif, Jacques Myard prend fait et cause pour les chevaux qui sont « le cœur de Maisons-Laffitte, mais aussi ses poumons, ses artères et son âme ».
À Maisons-Laffitte, l’industrie des courses hippiques occupe 220 hectares, soit un tiers de la superficie de la commune. C’est un acteur essentiel de l’économie locale. Au-delà, il existe un attachement sentimental – et palpable – des mansonniens de souche à la noble épopée du cheval de course. L’histoire se lit sur les façades des belles demeures, au fil d’une paisible déambulation sous les frondaisons d’arbres centenaires, au croisement des chevaux qui vont et viennent. Ici, les allées cavalières sablonneuses ont priorité sur les routes.
Pourtant, la survie du champ de courses ne tient qu’à un fil. Les turfistes ayant progressivement abandonné le bord de piste au profit d’Equidia et des paris en ligne, France Galop entretient l’hippodrome à fonds perdus. Il faut dire que la bête est vétuste et surdimensionnée.
En marge, le centre d’entrainement des chevaux de course maintient vaillamment l’effectif de pur-sang. Un petit millier, moitié moins qu’à l’époque où les sabots, sonnant sous mes fenêtres, annonçaient une nouvelle journée d’école.
L’infrastructure, exclusivement réservée aux chevaux de course, est magnifique, superbement entretenue. Je croise Alain Lyon, entraîneur, qui a la gentillesse de m’accepter comme cavalière. Sous ses ordres, aux aurores, je découvre une équitation sensitive. Je frôle un milieu fermé, le regard braqué sur le poteau d’arrivée, façonnant pour les plus chanceux ou les plus adroits, le crack cheval qui vaincra.
Faire vivre la Cité du Cheval
Lorsque j’intègre le service hippique, la pression urbaine a défiguré la cité de mon enfance. Seules les écuries du Parc demeurent. Les autres, disséminées en ville, ont été abattues pour laisser place aux immeubles. Le soir, les tours de La Défense rendent aux rues étroites leur flot pressé d’habitants. La gare RER, qui défigure la mairie, a précipité la conquête inévitable d’un espace vert, désirable, à un jet de pierre de la capitale.
Plusieurs centaines de chevaux circulent quotidiennement sur la voie publique. Aux engins à moteur et aux hommes pressés répondent la nature inquiète de l’animal et l’art de vivre décalé des cavaliers. La collision crée des tensions. J’ai pour responsabilité de sensibiliser, voire d’éduquer, aux règles du vivre ensemble.
Mes années à Maisons-Laffitte, sont rythmées par l’organisation d’événements fédérateurs sur l’hippodrome et la Carrière Molière.
La carrière de l’hippodrome, comme elle est communément appelée, est un stade équestre fonctionnel dévolu à l’entraînement et à la compétition. Géré sous forme de délégation de service publique, l’espace est sous ma responsabilité du point de vue technique.
Ainsi, en concertation avec les usagers, j’ai « vendu » aux élus, coordonné et supervisé les travaux d’amélioration qui ont permis, au fil du temps, de sécuriser et d’offrir plusieurs carrières d’obstacle et de dressage, un spring garden, un club house, des sanitaires et un parking.
Avec les poneys-clubs mansonniens et une armée de bénévoles, j’y organise une grande fête familiale, « Un dimanche à poney », qui rencontre un franc succès. L’événement est l’occasion de développer un concept unique, représentatif de la Cité du Cheval : un Prix du Champion qui associait enfants et jockeys, lors d’un parcours d’obstacles sur la carrière et d’une course de galop à l’hippodrome, lors de la traditionnelle Fête des Courses.
Le site fut aussi le théâtre d’un Festival unique et magique que j’organisais avec les agents de la commune, forces vives indispensables et dévouées, pour lesquels j’éprouve encore aujourd’hui une immense gratitude.
De toutes les initiatives, l’une dont je suis fière est, sans conteste, la création d’une charte graphique de la Cité du Cheval.
L’agence de Jean-Luc Gayet, résidant et cavalier, a donné corps au concept. Un travail splendide ! Plus cohérente, plus flatteuse, la communication a mis en relief cette réalité de « cité du cheval ». J’ose croire que les valeurs de partage qu’elle véhicule ont contribué à rassembler.
Et les couleurs sont celles de l’optimisme ! Cette charte graphique a quinze ans. Elle est toujours utilisée, fraîche et symbolique.
À Landivisiau, en Finistère, fédérer une terre de cheval
Alors que la Bretagne esquisse les contours d’un Plan Cheval régional, un parc équestre sort de terre à Landivisiau.
Georges Tigréat, maire de la commune et Président de l’intercommunalité nourrit une ambition légitime pour le Pays de Landi : fédérer autour du cheval, cette figure légendaire du paysage rural.
Au 19e siècle, le cheval breton fait la renommée de Landivisiau. Les foires aux chevaux se succèdent, l’élevage et le commerce sont florissants. Chaque ferme maraîchère possède son cheval de trait. Les postiers, plus légers, assurent les déplacements.
Le moteur à explosion signant l’arrêt de mort de l’énergie cheval, il s’en est fallu de peu que le noble animal, fidèle compagnon de labeur, ne disparaisse du paysage. C’était sans compter sur l’amour que les bretons portent à leur cheval. Les élevages se transmettent, certes moins prolixes, mais vaillants.
rcDans les campagnes, le cheval de sport et de loisir prend possession des espaces libérés par le cheval breton. En Finistère, et particulièrement autour de Landivisiau, une économie se développe en parallèle de ces nouvelles pratiques : écoles d’équitation, maréchaux-ferrants, vétérinaires et soigneurs, fabricant d’aliments… et même une Maison Familiale Rurale orientée métiers hippiques.
Deux disciplines émergent soutenues par un élevage de qualité : le saut d’obstacles et l’endurance. En marge, la diversité des pratiques dessine une constellation poudreuse d’une profonde richesse.
L’idée d’un équipôle germe. La Communauté de communes, Hervé Gélébart, président du Comité régional d’équitation de Bretagne et Hervé Conan, directeur de la MFR de Landivisiau en sont les premiers bâtisseurs. Lorsque je rencontre Georges Tigréat, l’emplacement est réservé : 30 hectares, dont 10 occupés par une station saisonnière des Haras nationaux, face à l’hippodrome associatif presque centenaire.
Il me fait part de son ambition : donner une identité chaleureuse à un territoire en déficit d’image, coincé entre le littoral et les monts d’Arrée ; fédérer les activités hippiques et promouvoir la polyvalence de la filière ; entretenir un lien durable entre la population et le cheval, passerelle intergénérationnelle.
À la direction de l’Equipôle du Pays de Landivisiau
Je pose mes valises à Landivisiau le premier juillet 2011. Je suis présentée à l’entreprise d’espaces verts qui, en charge des travaux, est à pied d’œuvre. Les espaces d’évolution sont tracés, les fonds de forme, en cours d’achèvement.
Rapidement, je constate des malfaçons et un manque de fonctionnalité. En regard, une foule d’amateurs et de professionnels piétine, impatiente d’investir le site. Comment concilier l’exigence technique indispensable à la renommée d’un tel équipement et la qualité plus que médiocre des sols sportifs ? J’ai bien conscience du péril.
Je prépare l’ouverture fébrilement : annulation du marché de construction des écuries (improbables !) et refonte complète de cette partie du pôle (avec l’aide précieuse du service technique de la CCPL) ; réunions de concertation avec les cavaliers et les professionnels de la filière ; achat des tracteurs, du matériel d’entretien, des obstacles et lices de dressage ; développement des tarifs et outils informatiques de gestion ; création des supports de communication (logo, site web, page Facebook, dossier de presse…) ; négociation et gestion des budgets de fonctionnement et d’investissement…
L’Equipôle ouvre le 24 janvier 2012. Le succès est immédiat mais la faiblesse des infrastructures compromet l’avenir. En 2014, sous la houlette d’Albert Moysan, nommé à la présidence de la Communauté de Communes après le décès brutal de Georges Tigréat, une aire de travaux s’ouvre pour réparer, consolider et développer l’Equipôle.
De 3 personnes, moi compris, l’équipe s’étoffe. Enfin ! Il était temps. Le site a avalé l’ex-station de reproduction désertée par les Haras faisant l’acquisition de maisons et studios et d’équipements techniques utiles.
Il est ouvert semaine et week-end. Les associations et centres équestres y organisent des compétitions de CSO, dressage, endurance et attelage. J’organise des Qualifications Loisir et des stages. Avec la complicité – puis l’amitié – de Virginie Atger, numéro 1 mondial d’endurance, j’organise des stages comme j’aurais aimé en suivre lorsque j’étais cavalière de concours : un cursus de 3 week-ends, à un mois d’intervalle pour véritablement intégrer l’enseignement et progresser.
La polyvalence, c’est l’ADN de l’Equipôle qui lui a valu un généreux soutien financier de la Région Bretagne et du Fonds Éperon.
Des infrastructures de qualité, le sens du service et une communication efficace : les ingrédients du succès.
Un site ouvert à tous, pour l’entraînement, l’organisation de stages et le plaisir
Un site disponible à la location pour l’organisation de compétitions et d’événements
Dès 2015, les chantiers s’enchaînent pour reprendre les infrastructures défaillantes.
Le parking est refait. Un club house assorti de sanitaires sort de terre (bye bye les barnums et toilettes de chantier qui s’envolent à chaque tempête !). Le bois est débardé – à cheval – pour créer des allées cavalières. Sécurisation, optimisation… Pour l’heure, refaire les carrières, c’est bien trop cher. Pour les pistes, le recours à la justice nous donne raison. Il est possible de se projeter.
Mais sans abri, les activités restent saisonnières.
Pour créer le manège, je peux compter sur le soutien indéfectible de Marie-Claire Hénaff, vice-présidente de la CCPL et Jean-Pierre Berthou, directeur de la CCPL, qui m’oriente vers le photovoltaïque. Au terme d’une recherche fructueuse de conseillers honnêtes (merci Julien Goachet de m’avoir mise en relation avec Victor Lhermitte, gérant de la société Allo Sun) et d’une quête de subventions (930 000 euros que j’obtiens au terme d’un marathon rédactionnel et quelques réunions au sommet), un manège de 4.000 m2 voit le jour. En toiture, une centrale solaire de 500 kWc finance la structure à hauteur d’1 million d’euros.
L’Equipôle c’est 30 hectares, comprenant :
- 5 personnes dédiées,
- 2 carrières de 7.000 m2 chacune,
- 1 spring garden d’1,7 hectare,
- 2 pistes en anneaux de 1.000 m,
- 3 hectares de terrain varié pour le cross,
- 1 rond d’Havrincourt,
- 80 boxes,
- des paddocks,
- 1 forge,
- des maisons et studios.
2020. Depuis plusieurs mois, mon corps et ma tête donnent des signes de fatigue. Hospitalisations, blessures, pertes de mémoire et confusions… Je suis foudroyée par un burn-out.
Je passe les rênes à l’équipe qui se dévoue pour que ça tourne. La séparation avec la collectivité se fait avec reconnaissance et humanité. C’est assez rare pour être souligné. Je suis touchée.
J’apprends à soigner un corps exsangue à l’aide de repos et de recettes naturelles. J’apprends la lenteur. Je développe un petit jardin des simples et suit des formations à l’École d’Herboristerie Bretonne. Je retrouve intact le plaisir des galops à la plage…